On savait Netflix capable de produire à la chaîne des séries addictives et des films dignes des plus grands studios hollywoodiens, mais Netflix ne serait-elle pas aussi capable de faire des miracles ? En effet, le programme intitulé “ Drive to survive ” est à l’origine d’un engouement sans précédent pour la Formule 1. Ce sport automobile, suivi jusque-là par quelques passionnés, les néophytes profitant le plus souvent d’un grand prix de F1 pour s’endormir devant leur poste de télévision, a conquis des adeptes d’un âge précoce et de tous les sexes.
Le succès du concept a incité la plateforme Netflix à s’intéresser à un autre sport, théoriquement plus populaire, par l’entremise de la plus grande course du monde : le Tour de France.
Des circuits de F1 aux routes de France : un même concept
Le savoir-faire Netflix en matière de création de documentaires repose sur un concept rigoureux qui exige que le programme puisse être regardé par des néophytes. Pour pouvoir proposer des séries sur des sports aussi exigeants que la F1 ou le vélo, le cahier des charges Netflix est donc très précis :
- Le sport mis en scène est un prétexte à la création de scénarios qui ont pour thèmes : la victoire, la trahison, la haine, la déception, le drame (chute ou accident), etc…
- Pour rendre les scénarios proposés passionnants et attractifs, il faut incarner des stéréotypes de personnalités dignes d’une fiction (le chef charismatique, le jeune premier, le perdant, le vieux briscard…)
- Les aspects techniques ou stratégiques spécifiques au sport mis en scène doivent être abordés de manière pédagogique. Le traitement doit pouvoir apporter une information aux non-connaisseurs et ne pas ennuyer les connaisseurs…
Le Tour de France by Netflix : mieux que l’original ?
La série ayant pour cadre l’épreuve du Tour de France 2022, a donc été filmée selon les mêmes principes que ceux de la série sur la F1. Si la première saison est d’abord là pour planter le décor et permettre aux spectateurs peu connaisseurs de mieux appréhender les enjeux d’un sprint ou d’une échappée, elle sert aussi à mettre en scène des héros dignes de la mythologie… En filmant les coureurs du peloton au plus près de la douleur, même le spectateur habitué des directs de France Télévision découvre une autre manière d’appréhender la pratique d’un sport réputé être l’un des plus exigeants physiquement.
Assister aux cris d'encouragement d’un Romain Bardet à l’attention d’un équipier en difficulté ou aux mimiques comiques d’un Jasper Philipsen, sont des moments plus rarement visibles lors d’une retransmission traditionnelle. Les réalisateurs Netflix cherchant, lors de chaque épisode, à mettre une équipe du peloton en avant, on se surprend à se passionner sur la stratégie mise en place afin de remporter un sprint de bonification, tout en oubliant finalement qui est le vainqueur de l’étape. C’est bien le talent de cette série : celui de mettre la performance humaine en lumière et non une simple litanie de résultats.
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