Si tout travail mérite salaire, est-ce que la douleur est si bien payée que ça ? Car s’il est un sport professionnel qui incarne à la perfection la souffrance, c’est bien le vélo. Ce sport si plaisant à pratiquer en amateur, lorsqu’aucun enjeu de performance n’est imposé, peut facilement devenir un véritable calvaire, surtout lorsque les conditions météo s’en mêlent… Malgré cela, les passionnés continuent d’affluer dans les clubs de vélo, toujours plus nombreux, en espérant un jour faire partie d’une équipe pro. Malgré les scandales liés au dopage, malgré la souffrance, malgré l’exigence d’une vie saine et presque ascétique, faire du vélo un métier reste un rêve pour de nombreux cyclistes. Est-ce que, pareillement au football, l’appât du gain peut-il expliquer cet engouement ? C’est ce que l’on va essayer de comprendre à travers cet article.
Les nantis et les smicards du vélo
Devenir cycliste professionnel est le désir de beaucoup de jeunes, mais rares sont les millionnaires du vélo. Les millionnaires, c’est les champions… Et les champions, on n’en compte qu’un ou deux par équipe. Des coureurs de la trempe de Bernard Hinault, Christopher Froome ou Tadej Pogacar n’auraient jamais pu gagner tout seul un Tour de France, mais qui se souvient des noms de leurs équipiers ? Personne, où quelques rares passionnés.
La grille des salaires d’un peloton est ainsi organisée entre les champions qui écrasent la discipline, les spécialistes (montagne, sprint…), les équipiers modèles et les porteurs d’eau. Soyons concrets et incarnons, avec des coureurs de l’équipe UAE, c’est trois statuts :
- Le champion incontournable : Tadej Pogacar (vainqueur du Tour de France, de Paris-Nice, leader du classement UCI…). Salaire : 6 000 000 d’euros par saison.
- Le spécialiste du sprint : Pascal Ackerman (champion d’Allemagne, lauréat du classement par points et vainqueur d’étapes au Tour d’Italie, ainsi qu’au Tour d’Espagne. À l’instar d’un Peter Sagan jusqu’en 2019, il est considéré comme étant l’un des cyclistes les plus rapides du peloton). Salaire : 1 500 000 d’euros par saison.
- L’équipier modèle : Sjoerd bax. Salaire : 300 000 euros par saison.
- Le porteur d’eau : le salaire minimum garanti par l’UCI (Union internationale de cyclisme) est de 41 532 euros brut par an à la condition que l’équipe participe au World Tour, qui est la division la plus élevée du cyclisme international. Pour les cyclistes professionnelles, le montant minimum est de 15 000 euros brut par an, le projet étant à terme d’aligner ce minima sur celui des hommes.
Comme dans tous les autres sports, le montant des salaires n’est pas seulement lié aux résultats sportifs, mais à la notoriété du coureur et sa rentabilité en termes de marketing. Ainsi, un coureur comme Peter Sagan reste “ bankable “ malgré des niveaux de performance en baisse, car sa notoriété et son image intéressent nombre de sponsors. Les revenus annuels des cyclistes les plus médiatisés peuvent alors être doublés par le biais du sponsoring individuel (marques de textile, boissons…)
Un salaire et des primes
Chaque course à laquelle participe un cycliste met en jeu des primes attribuées en fonction de critères de performance ou de classement. Lors du Tour de France, une victoire d’étape peut-être par exemple rémunérée 10 000 euros et un passage en tête au sommet d’un col 1000 euros… En général, ces primes sont partagées entre les membres de l’équipe, certains champions, compte tenu de leur salaire élevé, laissant même leur part aux coureurs les plus modestes.
Laisser un commentaire
Ce site est protégé par reCAPTCHA, et la Politique de confidentialité et les Conditions d'utilisation de Google s'appliquent.